Dans le cœur du fou

Le Science et Vie n°1235 d’Août 2020 [1] titrait : « Pourquoi on croit en Dieu ? Les mathématiques ont enfin la réponse ». Le verdict des matheux a de quoi vous sidérer !


Cet été, en parcourant le dossier exceptionnel de S&V, un passage a particulièrement retenu mon attention : « Le théorème n’affirme pas que Dieu existe réellement. Juste qu’il est irrationnel de dire qu’Il n’existe pas. Ce qui, en soit, est déjà renversant… » (p. 66).

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Dans un rêve, que j’aborde en détail dans le deuxième épisode de BibleAccessible, j’ai associé ce passage remarquable au début du Psaume 14, qui proclame : « Le fou dit dans son coeur : il n’y a pas de Dieu ».


Avant de plonger dans l’analyse de ce Psaume ainsi que d'autres textes bibliques, examinons comment, après des siècles de réflexion, les mathématiques et l'informatique ont abouti à la conclusion suivante : : « Dieu, dans sa définition la plus répandue en métaphysique, existe nécessairement. On ne peut penser un monde dans lequel il n’existerait pas » [1].

Un être suprême existe nécessairement

Depuis des temps immémoriaux, l'homme a eu l'intuition de l'existence de Dieu. « Après 15 siècles de recherches menées par les plus grands penseurs, les mathématiques et l’informatique ont parlé : selon les règles de la logique, l’existence de Dieu est nécessaire » : c’est ainsi que débute le fameux article de S&V.


Pressentie depuis plus de mille ans, la nécessité de l’existence de Dieu a notamment été formulée ainsi : « Dieu a toutes les perfections, or l’existence est une perfection, donc Dieu existe. » Connu sous le nom d'Argument Ontologique, il est décrit par Science et Vie comme un argument à la « simplicité déconcertante ». 


Les premières traces de cet argument remontent au philosophe latin BOÈCE au 6ème siècle. Toutefois, c'est Anselme DE CANTORBERY, un moine bénédictin du 11ème siècle, qui le rend célèbre. Il a été par la suite retravaillé par des philosophes tels que DESCARTES (encore lui !), HEGEL et LEIBNIZ, et a été débattu par des figures telles que PASCAL, KANT et SPINOZA. 


Célèbre pour avoir prouvé l'existence de vérités mathématiques non démontrables, Kurt GÖDEL est le premier à tenter une approche logicomathématique de l'Argument Ontologique vers 1940. Inspiré par LEIBNIZ, il transforme le concept de « perfections » en « propriétés positives », définissant Dieu comme « Celui qui les possède toutes ». Après de longues années de travail, GÖDEL, satisfait de ses résultats, aurait envoyé une carte postale à sa mère avec ces mots : « Maman, tu vas être contente, Dieu existe ! ».


Récemment, Christoph BENZMÜLLER, un chercheur de l’Université de Berlin, a publié les résultats de son travail [2-3] qui peaufine et parachève cette longue quête ontologique. Travaillant à la croisée de la logique traditionnelle, des mathématiques et de l'informatique, BENZMÜLLER a affirmé en 2018 [1-2] que « son logiciel a vérifié la justesse de l’argument ontologique selon lequel l’existence de Dieu est nécessaire à tout système de pensée logique. Et l’ordinateur a parlé : l’énoncé ‘Dieu existe’ est une proposition vraie au sens logique et mathématique. » Selon lui, « si quelqu’un de profondément athée acceptait la définition de départ, les axiomes et la logique, il serait irrationnel de sa part de ne pas en admettre la conclusion… »

Le Dieu de la Bible

« Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait », c’est avec ces mots de Jésus-Christ que se conclut le chapitre 5 de l’Évangile de Matthieu. Dans son célèbre discours du Sermon sur la Montagne, le Christ présente sa loi morale en dépeignant un « Père céleste parfait », exigeant la même perfection de la part de ses disciples.


De nombreux autres passages biblique témoignent de cette perfection divine. En voici deux exemples : 


Dans la Bible, Dieu est décrit comme l'être suprême qui possède « toutes les perfections » selon LEIBNIZ et, par conséquent, « toutes les propriétés positives » selon GÖDEL. Ainsi, d'après les sciences, l’Éternel existe nécessairement. 


Il est crucial d'examiner attentivement le nom « Éternel » que Dieu utilise pour se désigner lui-même dans la bible. Ce terme est la traduction française du Tétragramme « YHWH », qui peut également être traduit par « Je suis celui qui suis ». Ce nom capte l'essence même de Dieu avec l'existence comme caractéristique intrinsèque. Cela est exceptionnelle au regard de la section précédente sur son existence. 


Pourquoi donc le Dieu de la bible se donne-t-Il ce nom si significatif ? Pourrait-il s'agir, en partie, d'une réponse à la célèbre preuve ontologique, instinctivement ancrée dans la logique de notre pensée ? « Non pas que ce soit suivant un raisonnement conscient que les humains aient accédé à cette entité surplombant le monde de sa perfection. Mais la foi, et son incroyable universalité, a pu être influencée par cette nécessité de l’existence divine, inscrite dans la logique de la pensée » [1].

Psaume 14

1 Au chef de chœur. De David. Le fou dit dans son cœur : « Il n'y a pas de Dieu ! » 

Ils se sont corrompus, ils ont commis des actions abominables ; il n'y en a aucun qui fasse le bien.


2 Du haut du ciel, l'Eternel observe les hommes pour voir s'il y en a un qui est intelligent, qui cherche Dieu : 3 tous se sont éloignés, ensemble ils se sont pervertis ; il n'y en a aucun qui fasse le bien, pas même un seul.


4 Tous ceux qui commettent l'injustice n'ont-ils aucune connaissance ? Ils dévorent mon peuple, ils le prennent pour nourriture ; ils ne font pas appel à l'Eternel. 5 C'est alors qu'ils trembleront d'épouvante, car Dieu est au milieu des justes.


6 Vous bafouez l'espoir du malheureux ? Sachez que l'Eternel est son refuge.
7 Oh ! qui accordera depuis Sion la délivrance à Israël ? Quand l'Eternel rétablira son peuple, Jacob sera dans l'allégresse, Israël se réjouira.

Une pure folie

Ainsi, selon la preuve ontologique, affirmer que « (le) Dieu (de la bible) n’existe pas » est considéré comme irrationnel. Cette idée trouve un écho dans le Psaume 14 (voir ci-dessus) où David commence par déclarer « Le fou dit dans son cœur : il n’y a pas de Dieu ». En effet, les termes « irrationnel » et « fou » sont synonymes


Toutefois, il est important de noter une subtile distinction : Christoph BENZMÜLLER soutient que l'affirmation « Dieu n'existe pas » est irrationnelle, tandis que dans le Psaume 14, c'est la personne qui prononce ces mots qui est qualifiée de folle. Cette nuance ne doit pas nous échapper, bien que la similitude entre les deux affirmations reste notable.


Dans le Psaume 14, le terme « fou » est la traduction du mot hébreu « nabal », qui peut également être traduit par « insensé ». Ce terme est utilisé pour décrire un individu dont l'ingratitude et l'irrévérence envers Dieu sont emblématiques de la folie spirituelle et morale. Cette caractérisation est illustrée de manière vivante dans l'histoire d'un homme nommé Nabal, relatée dans le Chapitre 25 du premier livre de Samuel :

 

« Le nom de cet homme était Nabal et sa femme s’appelait Abigaïl. C’était une femme pleine de bon sens et très belle, tandis que son mari était dur et méchant dans sa manière d’agir. » (v. 3) 

[…] 

« Que monseigneur ne prête pas attention à ce méchant homme, à Nabal, car il porte bien son nom : il s’appelle Nabal et il y a chez lui de la folie. » (v. 25)


Dans cette histoire, Nabal incarne la figure du « fou » par son manque flagrant de reconnaissance envers David, qui, alors en fuite de Saül, avait protégé les bergers et les troupeaux de Nabal sans rien demander en retour (lire 1 Samuel 25). Lorsque David demande un peu de nourriture pour ses hommes, la réponse grossière de Nabal illustre son manque de discernement et de respect pour les bénédictions reçues. L'épisode met en lumière le sens profond du terme « fou » comme quelqu'un qui non seulement manque de sagesse, mais qui agit contre les lois de l'hospitalité et de la reconnaissance, des principes profondément ancrés dans la culture et la religion israélite. Analogiquement, le « fou » mentionné dans le Psaume 14 peut être interprété comme étant celui qui manque de reconnaissance envers Dieu, malgré la bonté et les bienfaits constants que Dieu lui accorde. 


Dieu existe, c’est nécessaire et évident ! Cette vérité se manifeste de manière éloquente dans la création, qui, comme le dit le Psaume 19:2 « Le ciel raconte la gloire de Dieu et […] révèle l’œuvre de ses mains ». Ainsi, non seulement la nature elle-même, mais aussi les avancées en informatique et en mathématiques témoignent de cette existence suprême. D'autres arguments, tels que les Arguments Morale et Cosmologique, enrichissent cette vaste fresque de la Révélation Générale, rendant la connaissance de Dieu accessible à tous. Dieu ne nous a pas laissés seuls sans témoignage de son existence ; au contraire, Il a disséminé des indices de sa présence partout, y compris au plus profond de nos cœurs :


« J’ai vu quelle occupation Dieu réserve aux humains. Il fait toute chose belle au moment voulu. Il a même mis dans leur cœur la pensée de l’éternité, même si l’homme ne peut pas comprendre l’œuvre que Dieu accomplit du début à la fin. » Ecclésiaste 3:10-11.


Toutes ces preuves devraient capter notre attention et éveiller notre curiosité, car elles révèlent la présence incontestable de Dieu. 


18 La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui par leur injustice tiennent la vérité prisonnière, 19 car ce qu'on peut connaître de Dieu est évident pour eux, puisque Dieu le leur a fait connaître. 20 En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient depuis la création du monde, elles se comprennent par ce qu'il a fait. Ils sont donc inexcusables, 21 puisque tout en connaissant Dieu, ils ne lui ont pas donné la gloire qu'il méritait en tant que Dieu et ne lui ont pas montré de reconnaissance ; au contraire, ils se sont égarés dans leurs raisonnements et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. 22 Ils se vantent d'être sages, mais ils sont devenus fous [...] Romains 1:18-22


Face à tant de preuves indéniables, il serait totalement irrationnel de nier cette vérité fondamentale. Ce serait une pure folie. Cela reviendrait à imiter Nabal, dont l'ingratitude envers David est devenue proverbiale. Abigaïl, sa femme, le décrit de manière cinglante : « il porte bien son nom : il s’appelle Nabal et il y a chez lui de la folie. » Faire preuve de cette même folie à l’endroit de Dieu n'est pas seulement insensé, mais également lourd de conséquences

Pas même un seul

« Ils se sont corrompus, ils ont commis des actions abominables ; il n'y en a aucun qui fasse le bien [...]  tous se sont éloignés, ensemble ils se sont pervertis ; il n'y en a aucun qui fasse le bien, pas même un seul. »


En effet, la Bible nous enseigne que nous sommes tous coupables devant Dieu. Parfait, l'Éternel exige la même perfection de ses créatures, comme il est dit dans Matthieu 5:48 : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » En toute humilité, il est évident que nous sommes loin d'atteindre le score parfait de 20/20 qu'Il demande. Cette faillite morale découle de notre déclaration d'indépendance auto-proclamée vis-à-vis du Créateur, un acte dont l'origine remonte au Jardin d'Éden (Genèse 3). L'une des conséquences directes de cette rébellion est notre assujettissement au péché, un thème que l'Apôtre Paul souligne en se référant justement aux versets du Psaume 14 : 


9 Que dire donc ? Sommes-nous supérieurs aux autres ? Pas du tout. En effet, nous avons déjà prouvé que Juifs et non-Juifs sont tous sous la domination du péché, 10 comme cela est écrit : Il n'y a pas de juste, pas même un seul ; 11 aucun n'est intelligent, aucun ne cherche Dieu ; 12 tous se sont détournés, ensemble ils se sont pervertis ; il n'y en a aucun qui fasse le bien, pas même un seul ; 13 leur gosier est une tombe ouverte, ils se servent de leur langue pour tromper. Ils ont sur les lèvres un venin de vipère ; 14 leur bouche est pleine de malédiction et d'amertume. 15 Leurs pieds courent pour verser le sang, 16 la destruction et le malheur marquent leur passage, 17 ils ne connaissent pas le chemin de la paix. 18 Il n'y a aucune crainte de Dieu devant leurs yeux. Romains 3:9-18


Nier l'existence manifeste de Dieu est souvent pour l'Homme un moyen d'alléger le fardeau de sa culpabilité. Malheureusement, cela devient également un prétexte pour justifier de nombreux actes autrement injustifiables. En effet, si Dieu n'existe pas, tout semble permis. Mais si Dieu existe, alors nous sommes indéniablement inexcusables. C'est dans ce contexte que l'Éternel, du haut du ciel « observe les hommes pour voir s’il y en a un qui est intelligent… »

L'intelligence de (re)chercher Dieu

Quel sentiment suscite chez vous  Le désespéré de Gustave COURBET utilisé comme illustration ?


Il est fascinant de remarquer que, presque au même moment, COURBET a réalisé un autoportrait très semblable, pourtant inachevé, qu'il a nommé le Fou de peur... 


Personnellement, ce tableau me donne l'impression d'assister à la prise de conscience d'un homme face à une erreur monumentale, devant un avenir inéluctable et profondément angoissant. La bible fait souvent référence à un événement futur et singulier qui causera pareille désespérance à de nombreuses personnes. Cet événement est notamment discuté par Paul dans son discours mémorable à Athènes : 


22 Paul, debout au milieu de l'Aréopage, dit : « Athéniens, je vous trouve à tout point de vue extrêmement religieux. 23 En effet, en parcourant votre ville et en examinant les objets de votre culte, j'ai même découvert un autel avec cette inscription : 'A un dieu inconnu' ! Celui que vous révérez sans le connaître, c'est celui que je vous annonce. 24 Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve est le Seigneur du ciel et de la terre, et il n'habite pas dans des temples faits par la main de l'homme. 25 Il n'est pas servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, le souffle et toute chose. 26 Il a fait en sorte que tous les peuples, issus d'un seul homme, habitent sur toute la surface de la terre, et il a déterminé la durée des temps et les limites de leur lieu d'habitation. 27 Il a voulu qu'ils cherchent le Seigneur et qu'ils s'efforcent de le trouver en tâtonnant, bien qu'il ne soit pas loin de chacun de nous. 28 En effet, c'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être, comme l'ont aussi dit quelques-uns de vos poètes : 'Nous sommes aussi de sa race.'29 Ainsi donc, puisque nous sommes de la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité ressemble à de l'or, à de l'argent ou à de la pierre, sculptés par l'art et l'imagination de l'être humain. 30 Sans tenir compte des temps d'ignorance, Dieu annonce maintenant à tous les êtres humains, partout où ils se trouvent, qu'ils doivent changer d'attitude, 31 parce qu'il a fixé un jour où il jugera le monde avec justice par l'homme qu'il a désigné. Il en a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant. » Actes 17:22-31


J'imagine Le désespéré de COURBET ayant proclamé toute sa vie, avec conviction : « Dieu n’existe pas ».

Il a rejeté, un par un et avec méthode, tous les signes de la Révélation Générale de Dieu. Un jour, un chrétien lui offre une bible, la Révélation Particulière de Dieu. Il accepte ce cadeau par simple courtoisie, mais ne l'ouvre jamais, bridé par ses préjugés envers les religions. Le coup de pinceau de Gustave COURBET capture alors ce moment crucial : trop tard c’est la fin, il prend conscience de son orgueil, de son égocentrisme, de sa malhonnêteté intellectuelle, de la superficialité de sa vie. En somme, il se rend compte de sa propre folie. Tristement, il comprend qu'il ne peut plus revenir en arrière pour accepter la grâce divine, qui est pourtant nécessaire et suffisante pour le salut. Il désespère... ayant vécu toute sa vie sans Dieu, c’est ainsi qu’il passera son éternité.. 


6 Recherchez l'Eternel pendant qu'il se laisse trouver ! Faites appel à lui tant qu'il est près ! 7 Que le méchant abandonne sa voie, et l'homme injuste ses pensées ! Qu'il retourne à l'Eternel : il aura compassion de lui. Qu'il retourne à notre Dieu, car il pardonne abondamment. Esaïe 55:6-7


Heureusement que Dieu, l'être suprême qui existe nécessairement, a de la compassion. C’est même ce qui le caractérise le mieux : « L’Éternel, l’Éternel est un Dieu de grâce et de compassion, lent à la colère, riche en bonté et en vérité. » Exode 34:6


Heureusement, Dieu, l'Être suprême dont l'existence est nécessaire, est empreint de compassion. Cette qualité n'est pas simplement un attribut parmi d'autres ; c’est ce qui le caractérise le mieux :  « L’Éternel, l’Éternel est un Dieu de grâce et de compassion, lent à la colère, riche en bonté et en vérité. » Exode 34:6


Il pardonne abondamment quiconque a l’intelligence de le (re)chercher pendant qu'il est encore temps...

Armel G. le 10/10/2020 (mis à jour le 20/04/2024)

Références

[-] En illustration : Le désespéré, Gustave COURBET, 1843-1845: https://fr.wikipedia.org/wiki/le_Désespéré

[1] Science et Vie n°1235 Août 2020 : Pourquoi on croit en Dieu : les mathématiques ontenfin la réponse : https://www.science-et-vie.com/archives-par-numero/n-1235

[2] A (Simplified) Supreme Being Necessarily Exists, says the Computer : Computationally Explored Variants of Gödel’s Ontological Argument. Christoph Benzmüller (2020) 10.24963/kr.2020/80 : https://arxiv.org/pdf/2001.04701.pdf

[3] A Case Study on Computational Hermeneutics : E. J. Lowe’s Modal Ontological Argument, David FUENMAYOR and Christoph BENZMÜLLER, September 2020, Inbook : Beyond Faith and Rationality, Essays on Logic, Religion and Philosophy : https://link.springer.com/chapter/10.1007%2F978-3-030-43535-6_12